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Ce sujet est traité parallèlement dans la rubrique Théories et apprentissages > Théorie de la dissonance cognitive
Même si au 1er abord l’énoncé de la dissonance cognitive (cf/théorie cognitiviste de la motivation) n’est pas évident à comprendre, elle est très intéressante puisqu'elle met en évidence le fait qu'il est nécessaire pour l'enseignant de toujours veiller à ce que l'élève soit en situation d'apprentissage selon ce que l’on appelle un "décalage optimal" (cf/Allal) –
c'est à dire que la quantité d'apprentissage destinée aux élèves, soit toujours maximale tout en étant réalisable.
A défaut de cela :
- Soit la tâche n’est pas assez complexe, le décalage n'est pas optimal, les routines s'installent et le sujet se démotive (s’ennuie)
- Soit la tâche est trop complexe, l’élève sera alors en situation d’échec, ce qui aura les mêmes conséquence que précédemment.
Dans les 2 cas, l’élève sera en situation de démotivation et finira à terme par abandonner si la cette ce type d’enseignement se répète.
En somme, la tâche, c’est à dire l’exercice que vous proposez à vos élèves devient optimale lorsqu’elle n’est ni trop facile, ni trop complexe. Ce qui paraît simple et évident à dire mais qui d’un point de vue pratique l’est beaucoup moins parce qu’en tant qu’enseignant nous nous adressons non seulement à des groupes qui de surcroît sont composés d’élèves n’ayant pas les mêmes ressources et les mêmes aptitudes.
Afin de palier à cette difficulté, il existe différente stratégie. La 1ere et de loin la plus simple est de constituer des groupe de niveau et à l’intérieur même de ces groupes de niveau proposer un travail en atelier permettant ainsi à tous d’être confrontés à quel que chose à apprendre sans être en situation d’échec.
Dans l’exemple qui suit nous allons utiliser une autre stratégie : Une consigne ouverte, c’est à dire qu’une seule et même consigne est proposée à tout le groupe, mais chaque élève selon ses capacités pourra utiliser les ressources qu’offre l’aménagement matériel pour atteindre l’objectif.
Pour cela nous allons mettre en place un aménagement matériel simple et relativement astucieux pour un travail autour de Mae géri : un cerceau plat de 60 cm de diamètre par élève fixé tout simplement entre 2 tapis.
Même si la vidéo ne propose à l’écran qu’un seul élève en démonstration, celui-ci à lui seul va mettre en évidence notre stratégie.
Plus concrètement, l’objectif de la situation qui au passage n’a rien d’innovant, est de réaliser à partir d’une position dressé sur les genoux, un coup de pied direct de type mae géri sans passer ni le genou ni le pied sur les cotés. D’où la présence du cerceau dont la 1ere fonction va être de fixer un repère afin de guider le mouvement et induire un geste qui ne finisse pas par ressembler à mawashi géri.
En évaluant à l’image, la prestation de l’élève, on se rend compte que celui-ci est confronté à 2 problèmes :
Son équilibre durant la phase de réalisation du coup de pied et sa capacité musculaire combinée à sa souplesse lorsqu’il arrache son genou du sol pour que son pied ne le frotte pas.
D ‘une manière ou d’une autre, cet exercice pose un réel problème à cet élève mais un problème qui n’est pas insurmontable (la tâche n’est pas ni trop complexe ni trop facile) puisque celui-ci arrive à réaliser correctement la consigne de temps en temps – Mais c’est justement ce terme «de temps en temps » qui démontre toute les possibilité de réponses qui mènent au total achèvement de la consigne.
D’où la possibilité qui va être offerte à l’élève, de s’appuyer désormais à volonté et à n’importe quel moment sur une ressource supplémentaire intégrée à la consigne. Je fais référence dans ce cas précis à une aide qui va permettre de réduire le décalage entre la réalisation de l’élève et les attentes de l’exercice, afin que l’élève reste en permanence au plus prêt de l’objectif, palliant ainsi les erreurs émises temporairement.
C’est en cela qu’apparaît la 2ème fonction du cerceau :
A savoir un appui suffisamment stable pour compenser des problèmes d’équilibre. Stable certes mais pas suffisamment afin que l’élève continue de construire cet équilibre qui lui fait parfois défaut. Puis un appui rigide pour augmenter le bras de levier qui permettra une meilleure élévation du genou sans que le pied ne frotte le sol. Rigide certes mais pas suffisamment afin de permettre à l’élève de renforcer cette capacité musculaire nécessaire à la bonne réalisation du mouvement.
Au final, la fonction de l’aide utilisée ou non par les élèves permet d’ajuster la difficulté que chacun perçoit dans la consigne, mettant ainsi tout le monde en situation de décalage optimal.