Aucun produit
Christian COURTONNE - 75004 Paris. (JORRESCAM 1992)
La méthode suivie est on ne peut plus simple. C'est la description des techniques de karaté transmises par les maîtres de l'école SHOTOKAN et plus particulièrement ceux de la JAPON KARATÉ ASSOCIATION.
La réflexion sur l'anatomie est donc venue après le stade de l'imitation.
Maître KASE précise que le but du karaté est la recherche de l'harmonie du corps et de l'esprit.
Essayons de voir si, plus modestement, le travail de l'attaque oi-zuki (coup de poing direct en avançant) permet l'harmonie de la ceinture scapulaire.
Données articulaires
Les traités d'anatomie évoquent généralement la moitié de la ceinture scapulaire. Nous devons examiner les deux.
La ceinture scapulaire est composée de
- l'articulation scapulo-humérale, autour de laquelle se mobilise la bourse séreuse sous-deltoïdienne,
- L'articulation omo-thoracique (l'omoplate sur le gril costal),
- les deux articulations de la clavicule
. acromio-claviculaire en dehors,
. sterno-costo claviculaire en dedans.
Cette présentation est exacte, mais imparfaite, car un travail à partir de ce schéma est asymétrique.
Les karatékas sont des sportifs parmi les plus "intelligents" car ils conçoivent dans leur travail tout l'ensemble.
Il faut parler d'un ensemble en forme d'ellipse, composé d'os, de ligaments et de muscles.
Devant, c'est de l'os:
- le sternum
- les deux clavicules
Derrière, de l'os et du muscle
- les deux omoplates
- les fixateurs de l'omoplate sur la colonne vertébrale (angulaire, rhomboïdes, Trapèze supérieur, moyen, inférieur).
- la colonne vertébrale.
Sur les côtés:
- les deux articulations scapulo-humérales.
Voici une présentation originale qui permet de mieux situer l'importance du travail d'ikité, qui est le travail compensatoire du membre supérieur qui n'exécute pas la technique. Le mode d'ikité choisi dans cette présentation est le travail opposé du zuki, en kihon (travail dans le vide).
I - LA SYMETRIE DU TRAVAIL
Dans tout travail oi-zuki, le pratiquant réalise avec le bras opposé à celui qui attaque le mouvement strictement inverse.
L'épaule passe en rétropulsion, rotation externe. Le coude passe en flexion. Le poignet passe en supination. Ainsi, dans le travail au dojo, l'équilibre du travail est parfaitement réalisé.
II - L'EQUILIBRE DU DOS
Revenons à notre présentation globale de la ceinture scapulaire. Nous avons vu qu'il y avait un élément actif, les fixateurs de l'omoplate. Leur travail est déterminant pour que celle-ci conserve sa forme.
L'attaque seule déséquilibre le dos
En effet, en fin d'attaque oi-zuki, le poing est comme un projectile qui entraîne tout le membre supérieur. Plus l'attaque est puissante, plus le risque de dégâts est important pour le pratiquant (par exemple, au niveau du coude, risque de fracture du bec de l'olécrane...).
Au niveau de l'épaule, l'humérus est tiré en avant L'omoplate qui en est solidaire par l'articulation scapulo-humérale aussi.
Celle-ci est retenue près de la colonne vertébrale par les fixateurs de l'omoplate.
Voilà une description d'un premier niveau, naïve si elle s'arrête là. Le travail d'ikité rééquilibre le dos.
Car, en effet, si tel est le cas, le point fixe des fixateurs est sur la colonne vertébrale. Mais, pour que celui-ci soit fixe, il faut une autre intervention, celle d'une force contraire exercée par les fixateurs de l'omoplate de l'autre côté, cette force est réalisée par le travail d'ikité.
Au total, c'est donc tous les éléments de la ceinture scapulaire qui prennent leur point fixe l'un sur l'autre.
III - L'EFFICACITE DE L'ACTION
Un travail sérieux, et tous les pratiquants peuvent en témoigner, développe les muscles du dos.
Nous avons vu que l'attaque oi-zuki est presque uniquement réalisée par les muscles deltoïde antérieur et coraco-brachial
Ceux-ci prennent leur point fixe sur l'omoplate et la clavicule. C'est une évidence. Pour ce faire, l'omoplate doit être parfaitement immobile. Celle-ci est réalisée par un tonus de base permanent des fixateurs de l'omoplate, éduqués par le travail d'ikité.
Ainsi, ils doivent être en état de vigilance permanent pour que les muscles de l'élévation de l'épaule se contractent avec le maximum d'efficacité.